Je ne le dirai jamais assez, mais s’auto-corriger est une fausse bonne idée. À force de travailler son texte, on devient aveugle. Les coquilles se camouflent, les tics de langage s’installent, et parfois… un seul mot change complètement l’intention d’une phrase.
Voici un petit tour d’horizon des erreurs les plus fréquentes que je croise avec quelques astuces pour les éviter.
1. Les phrases trop longues (ou l’art de perdre son lecteur en route)
Vous savez, cette phrase qui commence et qui ne s’arrête qu’au milieu de la page, si bien qu’on est obligé de la relire tant on est perdu ?
J’aime dire qu’une phrase, c’est une idée. Elle doit pouvoir se lire à l’oral sans que l’on finisse essoufflé. Le public visé par notre écrit doit pouvoir en retenir l’essence sans avoir besoin de la relire plusieurs fois.
Alors : on coupe !
2. Les répétitions (la tortue qui revient toujours au même point)
C’est un peu comme la petite goutte du robinet mal fermé qui, au début, se fait entendre faiblement, puis devient insupportable à force.
Alors je vous l’accorde, il peut arriver qu’on atteigne le bout de notre imagination. Mon astuce ? L’utilisation d’un dictionnaire des synonymes afin de varier son vocabulaire. Vous pouvez en trouver en ligne gratuitement ou investir dans un format papier. Personnellement, j’ai une préférence pour le papier.
Autre astuce : lire à voix haute.
Et si jamais on bute toujours sur le même mot, c’est peut-être signe qu’il vaut mieux changer entièrement la phrase.
3. Les virgules capricieuses
En mettre, ou ne pas en mettre.
Durant ma formation de Lecteur-Correcteur, les virgules ont été un vaste sujet. La virgule symbolise le souffle de l’auteur d’un texte. Par son intermédiaire, l’auteur donne du rythme, du sens et marque les reprises de respiration.
Toutefois, il faut être vigilant sur son utilisation et ne pas couper un sujet avec son verbe, par exemple.
Vous vous souvenez du moyen mnémotechnique pour retenir les conjonctions de coordination (Mais où est donc Or ni car) ? Une de leurs particularités est d’être généralement précédées par une virgule.
4. Les mots mal choisis (ou quand “à cause de” ne veut pas dire “grâce à”)
Un seul mot peut saboter une intention. Alors il est préférable, en cas de doute, de vérifier sa définition dans un dictionnaire.
5. Les accords qui se rebellent
Qui n’a pas déjà eu un gros mal de tête en se questionnant sur l’accord qu’il doit faire dans une phrase ?
Exemple : Elle s’est fait / faite avoir.
Bonne réponse : fait. En effet, le verbe faire est suivi d’un infinitif → pas d’accord.
Exemple : Les erreurs que j’ai fait / faites
Bonne réponse : faites. Le COD “les erreurs” est placé avant le verbe → le participe s’accorde.
L’astuce ? Reprendre ses bons vieux cours de français, ou faire appel à un(e) professionnel(le) pour un rendu de qualité !
6. Les incohérences de temps
Passé simple, présent, imparfait… Il est important de définir le temps de la narration et surtout s’y tenir ! Bien sûr, il est possible d’utiliser d’autres temps, sans toutefois perdre le lecteur en route. Par exemple, cela peut être opportun pour préciser un antécédent, exprimer une conséquence.
Le tout, c’est de rendre le texte harmonieux.
J’en ai terminé avec ce petit panel d’erreurs fréquentes. Certaines sont anodines, d’autres bien plus dérangeantes. Le poids des mots est souvent minimisé à l’écrit comme à l’oral. Les outils numériques peuvent aider, mais rien ne remplace le regard humain.
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